Études expérimentales
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Une superfétation ? Allons diable ! Cher Monsieur Veerkamp, vous vivriez encore que vous sauriez à quel point le sujet passionne aujourd'hui les foules et comme l'on se presse sur la toile de l'Internet pour y lire et relire encore les Études expérimentales sur les tuyaux d'orgues que votre maître, Aristide CAVAILLÉ-COLL, lut le 24 février 1840 en l'Académie des Sciences ! Aussi, l'Hydraule, qui toujours, se refusera à s'adonner aux superfétations, se devait de rendre accessible au grand public un des (trop) rares textes écrit par un facteur d'orgues, harmoniste de surcroît...
CAVAILLÉ-COLL ose y faire pour la première fois le parallèle entre la lame d'air produite par un tuyau de fond et la lame vibrante d'un tuyau à anche. L'harmoniste sera sans doute aussi heureux d'y trouver des propos sur la hauteur des bouches qui, selon le maître, devraient être plus en corrélation avec la fréquences émise par les tuyaux qu'en rapport avec leur diamètres. Le débat est ouvert et il ne faut pas douter que les anciens comme les modernes auront encore aujourd'hui leur mot à dire...
La biographie du célèbre facteur, écrite par ses enfants Cécile et Emmanuel nous apprend que la parution de ce texte n'eut lieu qu'en 1895 alors que cette étude avait été présenté devant les académiciens en 1840.
(...) M. Savart, chargé par l'Académie de rédiger un rapport sur ce mémoire, mourait, en 1841, sans avoir commencé son travail, alors que le document était entre ses mains. Malgré un rappel adressé en 1842 par Cavaillé au Secrétaire Perpétuel, ce document serait tombé dans l'oubli si une circonstance imprévue n'eût réveillé l'attention de l'auteur : En 1894, un savant hollandais, le docteur Van Schaik, de Rotterdam, publiait un ouvrage sur la Production du son dans les Tuyaux à Bouche. Il en adressa un exemplaire à Cavaillé-Coll, lequel, en le remerciant, lui dit avoir pris à le lire un intérêt d'autant plus vif qu'il avait, lui-même, traité la question dans son mémoire de 1840. Très étonné, M. Van Schaik répondit à Cavaillé-Coll que « cette conception du mouvement de la lame aérienne était ordinairement attribuée à M. H. Smith, de Londres, et à M. Sonreck, de Cologne. » Que les recherches de Smith avaient été publiées, en 1873 et 1874, dans le journal anglais : Nature, et celles de M. Sonreck, en 1876, dans le tome 158 des Annales de Poggendorf. - « Si je vous comprends bien, ajoutait M. Van Schaik, c'est donc vous qui avez conçu et établi par l'expérience le point essentiel des recherches de MM. Sonreck et Smith, plus de trente ans avant les publications de ces auteurs. » Cavaillé se décida, alors, à publier son travail (...) |
© Cécile et Emmanuel CAVAILLÉ-COLL
Aristide CAVAILLÉ-COLL, ses origines - sa vie - son œuvre.
Librairie FISCHBACHER, Paris 1929, page 150.
Réimpression chez le même éditeur, Paris, 1982.Pour peu qu'on lise ou déchiffre un peu la langue allemande, on consultera avec profit le site de Reiner Janke qui traite le sujet de façon moderne. C'est également sur ce site qu'on trouvera d'excellentes animations au format GIF dont l'application à démontrer la vibration produite au niveau de la bouche d'un tuyau atteint un haut degré de didactisme.
Enfin, je voudrai ici remercier Robert Verdier qui m'a aidé à finir correctement la saisie de ce texte dont quelques mots manquaient faute d'une mauvaise copie.
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