Poème de

Porphyre Optatien

(IVe siècle)

L'Hydraule

 Post  martios labores
 Et  Caesarum parentes
 Virtutibus  per orbem
 Tot laureas  virentes
 Et principis  tropaea
 Felicibus   triumphis
 Exultat  omnis  aetas
 Urbesque flore  grato
 Et frondibus  decoris
 Totis  virent plateis
 Hinc ordo veste clara
 Cum purpuris  honorum
 Fausto  precantur ore
 Feruntque dona  laeti
 Jam Roma culmen orbis
 Dat munera et coronas
 Auro  ferens  corusto
 Victorias   triumphis
 Votaque jam  theatris
 Redduntur  et  coreis
 Me sors iniqua laetis
 Solemnibus    remotum
 Vix haec sonare sivit
 Tota vota fonte Plębi
 Versuque compta  solo
 Augusta  rite saeclis
 

Augusto victore juvat rata reddere vota

O  si diviso metiri limite Clio
Una  lege sui uno manentia fonte
Aonio versus  beroi  jure manente
Ausuro donet  metri felicia  texta
Augeri longo patiens  exordia  fine
Exiguo cursu  parvo crescentia  motu
Ultima  postremo  donec fastigia tota
Ascensus  jugi  cumulato limite cludat
Uno bis spacio versus  elementa prioris
Dinumerans cogens aequari  lege  retenta
Parva nimis longis et visu dissona multum
Tempore subparili  metri rationibus  isdem
Dimidium  numero musis tamen aequi parantem
Haecerit in  varios species aptissima cantus
Perque modos gradibus surget fecunda  sonoris
Aere cavo et tereti calamis crescentibus aucta
Quis  bene suppositis quadratis ordine plectris
Artificis  manus in numeros clauditque aperitque
Spiramenta probans  placitis bene consona rythmis
Sub quibus unda latens properantibus incita ventis
Quos vicibus crebis juvenum labor haud sibi discors
Hinc atque hinc animaeque agitant augetque reluctans
Compositum ad numeros propriumque ad carmina praestat
Quodque queat minimum admotum intreme facta frequenter
Plectra adaperta sequi aut placido nene claudere cantus
Jamque metro et rythmis pręstringere quidquid ubique est




Traduction


In « Nouveau manuel complet du facteur d'orgues », Hamel, Paris, 1849, page XXX.

Le seul écrit qui puisse nous donner quelques idées de la forme de l'orgue hydraulique, est une pièce de vers figurés de Porphyre Optatien, qui vivait au IVe siècle. (...) Le poète a voulu représenter par la forme de cette pièce l'instrument qu'il décrit. Vingt-six vers ïambiques tiennent lieu des touches. Le vers

Augusto victore juvat rata reddere vota 

placé horizontalement, désigne le sommier sur lequel sont posés les tuyaux figurés par vingt-six hexamètres, dont le premier a vingt-cinq lettres, et dont chacun des autres s'accroît d'une lettre jusqu'au dernier qui en a cinquante.

C'est au quatorzième vers hexamètre que commence la description de l'orgue, dont voici la traduction (...) :

« Ces vers sont la figure de l'instrument, sur lequel on peut faire entendre des chants variés et dont les sons puissants s'échappent de tuyau d'airain creux, arrondis, et dont la longueur s'accroît régulièrement. Au-dessous des tuyaux sont placés des touches, au moyen desquelles la main de l'artiste ouvrant ou fermant à son gré les conduits du vent, enfante une mélodie agréable et bien rythmée. L'eau placée au dessous de ces tuyaux et agitée par la pression de l'air que produisent le travail et les efforts de plusieurs jeunes gens, donne les sons nécessaire et assortis à la musique. Au moindre mouvement, les touches ouvrant les soupapes peuvent exprimer aussitôt des chants rapides et animés, ou une mélodie calme et simple ; ou bien encore, par la puissance du rythme et de la mélodie, répandre au loin la terreur. »



Présentation du texte.