PLANCHE I.
[p. 10.]

32.
Il faut remarquer 1o. que lorsqu'on sera obligé de se servir de poulies, il est fort avantageux qu'elles soient grandes, que leurs boulons soient petits, & qu'ils soient fixés dans les poulies, afin qu'ils tournent dans leurs chapes. Par-là on diminuera beaucoup le frottement : 2o, Il faut que toutes les cordes soient paralleles ; on perdroit d'autant plus de force que les cordes seroient plus éloignées de ce parallélisme. Pour contribuer à l'observer, on fera un bras a, à la chape B (fig. 16) ; ou un bras b (fig. 17), à la chape C, pour y attacher un bout de la corde : 3o, Il est essentiel que les cordes soient extrêmement flexibles. Il faudroit qu'elles fussent de soie & que la tissure n'en fût pas serrée. On ne sauroit croire combien la roideur des cordes fait perdre de force. Avec ces trois conditions on peut absolument se servir des poulies pour faire jouer une soufflerie ; mais il y aura toujours l'inconvénient que les soufflets descendront difficilement, & par conséquent ne péseront pas assez sur le vent ; ce qui obligera de les charger plus qu'à l'ordinaire. D'ailleurs on ne pourra les lever que [p. 11.] lentement, à cause de la quantité de corde qu'il faudra tirer ; car si le soufflet s'éleve de 3 pieds, on sera obligé de tirer 12 pieds de corde. Je suppose qu'on se servira de la moufle à deux poulies mobiles (fig. 17). Il n'y aura pas tant d'inconvénient, si l'on fait usage de la moufle (fig. 16) ; & encore moins si on emploie celle de la fig. 15. Mais on tombera dans un autre ; le Souffleur fatiguera beaucoup, ayant la moitié ou le tiers du poids du soufflet à lever.

     Nous aurons occasion dans la suite de parler de quelques autres regles de la Méchanique que nous n'expliquons point ici. On les entendra mieux lorsque nous serons dans le cas où elles pourront être utiles.



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