PLANCHE III.
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68.
Pour polir le brunissoir, on pourra s'y prendre de la maniere suivante. Il faut d'abord que la trempe soit la même que celle des limes. On frottera le dos du brunissoir avec une petite pierre à l'huile, la passant toujours en long. On continuera cette opération (remettant de l'huile de temps en temps) jusqu'à ce qu'on n'apperçoive plus aucun trait de lime ni impression du feu de la trempe. Quand le brunissoir sera ainsi adouci, on emportera tous les traits de la pierre à l'huile, en le frottant bien fort dans une espece de rainure ronde ou sillon très-peu profond de bois de noyer, dans lequel on aura mis de la poudre de pierre du Levant avec de l'huile. On se gardera d'y en remettre de nouvelle, mais seulement un peu d'huile de temps en temps. On essuiera le brunissoir, & on examinera s'il est [p. 18.] parfaitement adouci. Si l'on apperçoit encore quelque trait, on continuera la même opération. Après quoi dans une autre rainure semblable, où l'on mettra de la potée d'étain & de l'huile, on frottera le brunissoir pour lui donner le brillant. Il est bon d'avoir quelqu'autre petit brunissoir, auquel chacun donne la forme qu'il juge à propos. On les trempe & polit de même.



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