PLANCHE VIII.
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Le Tour à fraiser les pieds des tuyaux (fig. 65). Il est composé d'une planche A, A ; de deux poupées B, D ; d'un arbre de cuivre dur C K E, avec la bobine C. On voit le bout E de l'arbre qui est creux en forme de cône, dans lequel on ajuste un autre cône de cuivre jaune doux (fig. 72), qu'on y soude en soudure d'étain.

     La Figure 66 représente la poupée B (fig. 65). Elle porte une échancrure qu'on voit en perspective (fig. 68). On creuse dans cette échancrure une rainure de chaque côté, pour recevoir le coussinet de bois (fig. 67) lequel a une languette de chaque côté. On comprend assez que quand cette piece est dans sa place, elle forme, au milieu de la poupée, un trou propre à recevoir le collet K de l'arbre C K E (fig. 65). On arrête ensuite le coussinet (fig. 67) dans sa place B, (fig. 65) au moyen de la cheville G I.

     La poupée D (fig. 65), porte un trou vers le milieu de sa face, pour y insérer la queue L de l'arbre, (fig. 69). Ce trou ne perce point la poupée ; mais on fait une mortaise F (fig. 65), qui la traverse dans son épaisseur, & dans laquelle on fait entrer juste une piece d'étain contre laquelle la queue de l'arbre appuye. Cette piece d'étain doit être plus longue qu'il ne faut, afin de la repousser un peu, lorsque la queue de l'arbre a usé l'endroit où il frotte.

     La Figure 69 représente l'arbre en profil. L est la queue ; M est fait en vis, & figure 71 est son écrou. La partie N O de l'arbre est quarrée & entre juste dans le centre de la bobine de bois (fig. 70). Celle-ci est arrêtée sur l'arbre entre la portée O & l'écrou. K est le collet de l'arbre ; K P est le cône creux ; & Q est l'autre cône soudé en étain (à son bord seulement) dans celui de l'arbre. Il est au reste nécessaire de mettre ce second cône de cuivre jaune doux, parce qu'à force de servir, il s'arrondit si bien en dedans qu'il ne fait plus aucun effet. Alors on met le cône sur des charbons ardents ; il se détache de lui-même. Lorsqu'il est entièrement froid, on le bat à petits coups de marteau tout à l'entour, comme si l'on vouloit l'arrondir ; après quoi on le soude de nouveau dans sa place. Il faut toujours laisser un petit trou à sa pointe, sans cette précaution on ne le souderoit pas aisément. Lorsqu'on fera ce cône, on le soudera avec de la soudure forte, ou, d'argent, afin qu'il souffre le marteau sans de dessouder.

     La Planche A A de ce tour doit avoir environ deux pieds [650 mm.] de longueur sur quinze lignes [34 mm.] d'épaisseur. Elle portera deux grandes mortaises pour placer les deux poupées. Celle marquée D entrera juste dans sa place. Mais celle B qui porte le collet de l'arbre doit avoir sa mortaise plus longue d'environ six lignes [14 mm.], pour pouvoir avancer ou reculer la poupée selon qu'il [p. 30.] sera nécessaire. Ces poupées se fixeront au moyen de deux clefs au-dessous de la Planche.

     La grandeur du tour à fraiser est assez arbitraire. Il convient de le faire fort, parce qu'il fatigue considérablement. L'angle du cône (fig. 72) sera de 55 à 60 degrés. Il faut remarquer que l'angle de ce cône est relatif à celui de la fraise, dont nous avons parlé (art. 108, fig. 64). Il faut que l'angle de la fraise soit un peu plus aigu que celui du cône.

     Lorsqu'on veut se servir du tour à fraiser, on le fixe sur un établi de Menuisier au moyen d'un valet, & on fait tourner l'arbre à la main avec un grand archet fait d'une forte houssine ou bâton flexible d'environ trois pieds [975 mm.] de long, dont on entortille la corde à la bobine.



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