PLANCHE XV.
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La figure 108 (Pl. XV) représente en perspective un tuyau à bouche, [p. 38.] qui est toujours composé au moins de 3 pieces. A est le corps du tuyau. B en est le pied. a C b D est la bouche. a b est le biseau. C est la levre supérieure de la bouche, & D en est la levre inférieure. E est l'embouchure du tuyau. C'est un petit trou qui est au bout inférieur du pied, & par lequel le tuyau prend son vent.La figure 109 représente la coupe géométrale & en profil du même tuyau. F en est le corps. H, le pied. G est le biseau, dont on voit l'épaisseur & comment il est coupé en talus sur le bord antérieur e ; il est mince sur le derriere f. K est la levre supérieure ; & I, la levre inférieure. d est la hauteur de la bouche. Il faut remarquer un petit jour entre le bord de la levre inférieure I & le devant du biseau e ; ce qui fait une ouverture par où le vent (poussé dans le pied H par l'embouchure O) passe en forme de lame de toute la largeur de la bouche, & va frapper le bord de la levre supérieure K. Cette petite ouverture ou fente, s'appelle la lumiere, qui est formée par l'applatissement du bord du pied qu'on appelle levre inférieure, contre le biseau. C'est par cet artifice que le tuyau donne le son qui lui est propre.
La figure 110 représente le plan géométral du biseau dont nous venons de parler. e en est le devant qui est taillé en talus. L M N est un chanfrein qu'on fait à l'entour du dessus du biseau, pour le souder plus aisément sur le pied du tuyau.
La figure 111 représente en perspective le plan du même biseau. La fig. 112 représente le pied du tuyau sur lequel on a soudé le biseau. g, g est la lumiere par où sort le vent en forme de lame. Après avoir soudé le biseau sur ce pied, on y soude le corps du tuyau ; ainsi, l'on voit que le vent n'a point d'autre issue que par la lumiere g, g ; tout le reste, a l'entour du biseau, est exactement bouché & soudé.
La figure 113 représente le même tuyau en perspective & vu de profil. P est le côté de la bouche. h h est la soudure qui joint & attache le corps avec le pied.
La figure 114 représente le même tuyau vu par derriere. On y voit la soudure Q R du corps & du pied, aussi-bien que celle S T qui joint ces deux pieces ensemble. On remarque comment le petit bout de chaque pied de tuyau est fraisé, pour l'arrondir exactement, afin qu'il joigne bien sur le trou du sommier, & pour en resserrer l'orifice ou petit trou qu'on appelle l'embouchure. Il est essentiel de ne pas la faire plus grande qu'il ne faut. C'est par-là qu'on donne au tuyau la juste mesure du vent qui lui convient. Toutes ces figures sont de toute la grandeur naturelle, & ces tuyaux sont de la plus grosse taille. Les pieds de tous les Jeux de l'intérieur de l'Orgue se font ordinairement de cette hauteur qui est de 8 [217 mm.], ou, bien souvent, de 9 pouces [244 mm.].