PLANCHE III.
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Un Rabot à double lumiere (fig. 16). Il est commode pour raboter seul l'étain & pour finir une piece ; il coupe en deux sens. Quand on s'en est servi pendant quelque temps dans un sens, & que le tranchant du fer est usé, on tourne le rabot dans un sens opposé, ainsi alternativement selon qu'on s'apperçoit que le tranchant se tourne. On en voit la coupe (fig. 17), avec la juste pente que doit avoir le fer, qui est posé à rebours. La figure 18 représente le dessus du rabot. A & B sont les deux ouvertures qui forment les deux lumieres. D est la place du coin, & E est la place du fer. On voit assez que le coin & le fer se placent dans une échancrure ou feuillure D E, afin qu'ils soient bien arrêtés & appuyés. Ces entailles vont jusqu'au fond de la lumiere. La figure 19, fait voir le dessous du rabot & comment les deux lumieres sont formées. La ligne qui est au milieu de l'ouverture représente le tranchant du fer, lequel est appuyé sur les bouts de la lumiere la plus courte : & il a de largeur toute la longueur de la plus longue lumiere. Comme il n'est appuyé que sur deux petites feuillures, on conçoit bien que s'il étoit plus étroit, il ne pourroit pas servir ; c'est pourquoi il convient d'en avoir un nombre de parfaitement égaux en largeur. Cette espece de rabot n'étant pas facile à exécuter en un seul morceau, on le fera de deux pieces qui formeront les deux côtés, comme on le voit (fig. 17) ; & lorsqu'on l'aura fini, on colera ensemble les deux pieces, qu'on arrêtera encore par deux fortes rivures ou broches de fer, qu'on rivera sur des viroles. Ce rabot doit être sémelé en fer, sans quoi il seroit bien-tôt usé.