Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard, FRANCE)

Grand Temple de l'Église Réformée

La mécanique.


La mécanique
des notes.

O La mécanique des registres
O Généralités sur les sommiers
O Le sommier de Grand Orgue
O Le sommier de Pédale

Sommaire




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Après le massacre de M. PUGET, avant restauration
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Reconstitution avec les pièces retrouvées
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Montage en atelier

La mécanique de tirages des notes est la partie de l'instrument qui fut la plus endommagée par Maurice PUGET. En effet, afin de pouvoir placer ses sommiers de tirages électro-pneumatiques, notre moderniste scia l'abrégé de Grand Orgue sur ses extrémités. Il n'est pas utile de préciser qu'il ne prit même pas la peine de le démonter pour effectuer cette opération ; avant la restauration de 1992, les traces de scie étaient nettement visibles sur les porte-vent sur lesquels l'abrégé s'appuie. Il ne restait donc que vingt- quatre rouleaux d'abrégé correspondant au vingt-quatre notes du dessus du clavier non électrifiées par Maurice PUGET. De plus, ce dernier s'est appliqué à arracher les crapaudines n'ayant plus de fonction.

Enfin, pour couronner le tout, l'installation des nouveaux claviers à bascule avait demandé une inversion de la mécanique du Grand Orgue ; le travail était à pleurer et je dois dire que la restauration de 1992 a vraiment ici plus qu'ailleurs rapporté une authenticité à l'instrument qu'il avait momentanément perdu.

Si l'on pouvait affirmer en 1992 qu'il ne restait que très peu de matériel de la mécanique de tirage des notes du Grand Orgue, on pouvait également remarquer que Maurice PUGET avait réduit la mécanique de tirage des notes de Pédale à néant. Avant la restauration de 1992, il ne restait en effet de cette dernière que :

Vue de dessus,
de côté et de face
du peigne des vergettes
de la mécanique
de Pédale
Schéma
 
Peigne des
vergettes de
la mécanique
de Pédale


(avant restauration)
Photographie      


Schéma

Passage de l'ancienne mécanique de Pédale
réutilisé lors de la restauration de 1992.

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C'est tout ! Il ne restait de l'abrégé de Pédale que des morceaux dont Maurice PUGET s'était servi pour poser ses sommiers électro-pneumatiques.


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Abrégé du Récit en place

En 1992, Laurent PLET s'est attaché à restituer avec la plus grande fidélité possible la mécanique, tant de Grand Orgue que de Pédale. Il ajouta celle de Récit, créé de toute pièce à l'instar de tout ce qui concerne ce clavier. Une entorse fut toutefois admise à ce principe d'authenticité et ce, à la demande de la paroisse, propriétaire de l'instrument. En effet, comme il fut décidé de conserver le pédalier de 30 note que Maurice PUGET avait placé en 1960, une tirasse Grand Orgue fut mise en place afin de pouvoir jouer les dessus du pédalier. Les pilotes de cette tirasse sont en laiton (diamètre 3 ou 3.5 mm.) en copie de ceux retrouvés par Théo HAERPFER dans l'orgue (BEAUCOURT et VOEGELI) de Saint Jean de Maurienne.

Un double balancier permet à chaque note de la mécanique de pédale de rattraper l'aplomb (cf. la coupe générale de l'orgue). Ces balanciers sont en chêne, de 8 millimètres d'épaisseur.

Schéma

L'abrégé de Grand Orgue est assemblé à tenon et mortaise. Ceux de Pédale, de Récit et de tirasse sont fait d'une planche unique ; tous sont en sapin.

Le traçage de la mécanique des abrégés est fait directement sur le bois. Les traits sont fait à la pointe à tracer du côté des sommiers, au crayon rouge du côté des claviers et au crayon noir pour figurer l'axe des rouleaux.

Toutes les notes sont inscrites :
  • à la division du sommier
  • à la division du clavier
  • sur chaque croisement d'axes

Les crapaudines sont en hêtre et sont conçues de façon inhabituelle : en effet, plutôt que de les garnir d'écrous de cuir comme c'est souvent le cas dans la facture classique, BEAUCOURT et VOEGELI préférèrent poser au travers de chaque crapaudine une petite tige filetée en laiton, vissable d'un côté et légèrement percée de l'autre. La pointe (en fer doux) de chaque extrémité des rouleaux d'abrégé vient donc reposer à l'intérieur des cavités de ces petite tiges ; le système est réglable, facile à faire, démontable, inusable et ne fait pas de bruit !

 

Vue de face et de dessus
d'une crapaudine
 

La tige en laiton dessinée ne comporte pas de filetage car elle appartient à une crapaudine soutenant deux rouleaux d'abrégé ; cela justifie également les deux cavités dessinées.

La partie entrant dans le cadre de l'abrégé (27 × 15) est cylindrique

  Schéma
Photographie

Crapaudines avec leur vis de réglage

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Bras d'abrégé

Schéma

Vue de côté et de dessus d'un bras d'abrégé
avec un morceau de rouleau (déchiré).

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La section des vergettes est de 11 × 2 mm. Les vergettes sont en sapin finies par du papier bleu, collé sur leur extrémité afin de réduire l'éclatement du bois. Les crochets (diamètre 1.2 mm.) comme les tiges filetées (diamètre 1.8 mm.) sont en laiton. Les vergettes de la console (diamètre 1.8 mm.) sont en laiton. Les écrous sont en tilleul, de forme hexagonale, reconstitués d'après les instruments BEAUCOURT et VOEGELI que Laurent PLET a étudié lors de la restauration de 1992.

En 1960, les deux barres d'équerres originelle furent tronquée par Maurice PUGET de la même manière que les crapaudines de l'abrégé. Aussi Laurent PLET a-t-il dû les reconstituer. Elles sont en hêtre (38 × 48 mm.) avec une rainure portant une baguette de chêne (35 × 11 mm.). Cette baguette porte les denticules séparant les équerres. Un trait de scie longitudinal permet de loger l'axe en laiton (diamètre 2 mm.) retenu en place par des coins de chêne collés.

Photographie   Photographie
  

Les équerres sont faites en bois plein (hêtre), de 7 millimètres d'épaisseur, arrondies sur l'hypoténuse du triangle formé, et possèdent sur leurs champs, ou un piton vissé, ou une petite mortaise destinée à recevoir une tige filetée. Chaque piton est recouvert d'une garniture de peau blanche collée et découpée autour du crochet afin de limiter le bruit de la mécanique.

Schéma
Plan d'une équerre.



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