(1) Charles, Rapport à l'Institut de France sur l'orgue expressif inventé par M. Grenié. (Séances des 20 et 21 avril 1811.)
(2) L'orgue hydraulique cité par les anciens auteurs n'a jamais été assez bien décrit pour qu'on pût en comprendre la description ; on en attribue l'invention à Ctésibius, mathématicien célèbre d'Alexandrie sous le règne de Ptolémée Physcon, environ cent vingt ans avant Jésus-Christ. D'autres auteurs en font honneur à Archimède. « La seule différence, dit Dom Bedos qui paraît exister entre les orgues hydrauliques et Pneumatiques ou à soufflets, c'est que les premiers agissaient au moyen de soufflets mus par la force de l'eau, et les deuxièmes par la force de l'homme. » Or, si ces deux espèces d'orgues étaient animées par le vent des soufflets il n'existerait aucune différence dans la sonorité des deux instruments, et l'orgue hydraulique serait purement imaginaire ; nous ne partageons pas cette opinion. Un des plus savants acousticiens de notre époque, M. le baron Cagniard de la Tour, l'inventeur de la sirène acoustique, a démontré qu'on pouvait faire résonner dans l'eau des tuyaux ayant pour moteur du son un courant de ce même liquide.
(3) On peut consulter également : 1o L'Art. de construire les orgues, par Topfer, Weymar, 1833-1834, et Erfurt, 1843. 2o Rapport fait à la Société libre des Beaux-Arts sur l'orgue de Saint-Denis, par M. A. de Lafage, Paris, 1845. 3o L'Art de construire les orgues, par M. Hamel, Manuel Roret, Paris, 1849. 4o L'orgue, sa connaissance, son administration et son jeu, par M. Joseph Reigner, Nancy, 1850.
(4) Ce dessin, fait par Jacques Cellier, de 1583 à 1587, porte cette mention :
« Les orgues grosses et petites ouvertes ; aux grosses il y a 1,832 tuyaux, le grand tuyau desquelles orgues a 27 pieds de roi et rotondité une aulne de Paris. Les petites ont 568 tuyaux. »(5) Pendant le XVe siècle et jusque vers la fin du XVIe, les orgues ne présentaient qu'un seul grand buffet qui a conservé le nom de buffet du grand orgue. Ce n'est qu'à la fin du XVIe siècle que l'on vit apparaître un petit buffet placé au devant du grand, qui a pris le nom de positif.
Dans notre opinion, le petit buffet aurait été placé primitivement pour cacher simplement l'organiste ; mais à mesure que l'instrument grandit, on aurait fait de ce buffet postiche un petit orgue ajouté au grand, c'est-à-dire un buffet d'orgue positif.(6) Les claviers, habituellement situés jusqu'alors derrière le buffet d'orgue, ne paraissent avoir été placés du côté de la façade de l'instrument que vers la fin du XVIe siècle. Ce nouveau mode de placement du clavier paraît avoir motivé l'invention de ce petit buffet pour cacher l'organiste, lequel est devenu plus tard, comme nous l'avons dit, buffet d'orgue positif ou simplement positif. L'invention du positif paraît être française ; en effet, en Allemagne, en Italie et en Angleterre, où l'orgue a été cultivé plus tôt qu'en France, il n'y a guère encore aujourd'hui que des orgues avec un seul grand buffet, c'est-à-dire sans positif.
(7) M. Guépin, architecte diocésain, résidant à Saint-Brieuc.
(8) Cet orgue a été inauguré les 15 et 19 octobre 1848, par M. Lefébure-Wély, organiste de la Madeleine, à Paris, et par son élève, M. Charles Collin, organiste actuel de la cathédrale de Saint-Brieuc.
- Le 11 juillet 1852, la foudre étant tombée sur la flèche de l'église, pénétra dans les parties les plus secrètes de l'orgue et y occasionna de grands dégâts, mais il fut aussitôt réparé et rendu de nouveau au culte le jour de la Pentecôte de 1853.
- Nous nous ferons un devoir de mentionner ici les artistes qui nous ont si bien secondé dans l'accomplissement de notre tâche.
Nous remercierons d'abord notre ami Liénard, sculpteur-dessinateur, auquel les arts industriels doivent une si large part de progrès. C'est à ses soins intelligents et désintéressés que nous devons le dessin de l'ornementation du grand buffet ainsi que la décoration de la nouvelle tribune et du petit buffet du positif (Pl. XXII, XXIII, XXIV) ; ensuite, MM. Touyet frères, menuisiers à Saint-Brieuc ; enfin, un jeune sculpteur de Trévé, près Loudéac, M. Jean Étienne, qui a reproduit avec une fidélité remarquable les parties usées de l'ornementation de l'ancien buffet.
M. l'abbé J. Collin, maître de chapelle, dont le concours nous a été si utile, a également droit à nos remerciements.(9) Cet instrument a été établi, en 1738, par Christian Muller, facteur d'orgues célèbre, domicilié à Amsterdam, et qui, de 1720 à 1770, construisit les plus belles orgues de la Hollande.
(10) Joseph Cavaillé (grand-oncle de nos contemporains) conjointement avec le frère Isnard, religieux de l'ordre des Frères-Prêcheurs, à Toulouse, construisirent l'orgue qui existe encore aujourd'hui dans l'église Saint-Pierre de cette ville.
(11) La partie instrumentale de cet orgue originairement établie par les frères Des Fontaines, de 1715 à 1717, a été complètement renouvelée par A. Cavaillé-Coll en 1855, et inauguré par M. Lefébure-Wély, le 26 juin 1855.
(12) Cet instrument, dont il existait encore quelques débris dans les magasins des Menus-Plaisirs, en 1853, a été, par les soins de son neveu Pierre Érard, régénéré pour ainsi dire et placé dans le lieu de sa destination en 1854. Par une fatale coïncidence, Pierre Érard, dont la vénération pour la mémoire et les uvres de son oncle était passé chez lui à l'état de culte, n'a pas survécu non plus au placement de cette uvre. Pierre Érard est mort au château de la Muette, le 16 août 1855.
(Depuis l'époque où nous écrivons ces lignes, l'orgue des Tuileries a été la proie de flammes lors de l'incendie de ce palais en 1871.)(13) Nous avons construit cet instrument de 1844 à 1846 ; il a été inauguré le 29 octobre 1846, par MM. Séjan, Fessy et Lefébure-Wély, organistes à Paris.
(14) Cet orgue, également établi par nous, a été inauguré le 26 janvier 1852 par MM. Cavallo et Lefébure-Wély.
(15) Instrument établi par la maison Ducroquet et inauguré le 26 mai 1854.
(16) Les orgues de l'abbaye de Westminster, de la chapelle de Windsor et un grand nombre d'autres.
(17) Dictionnaire raisonné de l'Architecture française, du VIe au XVIe siècle, au mot : Buffet d'orgue.
(18) En Espagne, on nomme ces tuyaux des chanoines.
(19) On les nomme dans quelques pays, notamment en Bretagne, jeu entier. On nomme demi-jeu un orgue de 16 pieds en montre, quart de jeu un orgue de huit pieds, et demi-quart ou huitième de jeu un orgue de 4 pieds en montre.
(20) On appelle harmoniser, ou mettre en harmonie, l'opération par laquelle on fait sonner une série de tuyaux formant un jeu, de manière à ce que les sons de ces tuyaux isolés soient homogènes et semblent sortir du même instrument ; c'est le travail le plus délicat de la facture instrumentale.
(21) Les lettres majuscules désignent ici les tuyaux que l'on doit placer dans chaque tourelle. Ces lettres, dans la facture instrumentale, indiquent le son correspondant à l'échelle diatonique, comme suit :
Notes correspondantes : | C | D | E | F | G | A | B | C | ||||||||
Ut | Ré | Mi | Fa | Sol | La | Si | Ut. |
Ces lettres, armées de dièses et de bémols, ont la même signification que les notes de musique.
(22) Nous avons indiqué, dans la IVe colonne de la table (A), la longueur des ondes sonores correspondantes à l'intonation des tuyaux. Mais comme la longueur réelle des tuyaux est toujours un peu moindre que celle de l'onde correspondante, il s'ensuit qu'en ajoutant la hauteur des pieds, marquée dans la IIIe colonne, avec celle des corps, marquée dans la IVe, on a la hauteur des tourelles, Ve colonne, de hauteur suffisante pour ne pas offusquer l'extrémité supérieure des tuyaux.
(23) Nous devons faire remarquer, à cette occasion, que les groupes de tuyaux en nombre impair font mieux que ceux en nombre pair. Le centre de la tourelle doit toujours être occupé par un tuyau ordinairement le plus gros du groupe.
(24) Le mot diapason, tiré du grec, signifie la progression des tons de la gamme. Par extension, les facteurs d'orgue nomment diapason un tableau graphique indiquant la progression des dimensions des tuyaux. Nous nous sommes servis du même principe pour établir la progression des diamètres des tourelles.